Vautrin I

KE006 Faïencerie Vautrin I

Assiette à la Brindille, fin du 18e siècle, Faïencerie Vautrin, coll. Musée national de la céramique à Sèvres
Photo : © Christian Thévenin

Faïencerie Vautrin I

1759 - 1840

F-88000 Epinal
Faubourg de la Madeleine, route de Nancy

Faïence stannifère, faïence fine

Emile Decker

 

Un « marchand magazinier », originaire de Lunéville, François Vautrin, obtient, en 1759, la permission du roi Stanislas, duc de Lorraine d’établir une manufacture de faïence à Epinal, dans le faubourg de Magdelaine, sur la route de Nancy.

Il s’associe à Dominique Pergaut de Lunéville. L’année suivante Pergaut lui vend sa part et Vautrin se retrouve seul propriétaire. Il souhaite fabriquer de la faïence commune mais aussi de la terre de pipe. En 1763, il obtient des privilèges du duc de Lorraine concernant les charges et impositions qui frappent ordinairement les entreprises. Mais, malgré les efforts de Vautrin, la situation de la manufacture se dégrade et les créanciers s’impatientent.

La faillite est déclarée et l’on vend la faïencerie aux enchères en 1766. Un avocat de Senones, Pierre Lebon, s’en porte acquéreur. Il s’associe à son frère, Sylvestre Lebon, qui s’installe à Epinal. Jean Baptiste Chambrette dirige la fabrication de 1770 à 1781. Vers 1780, Epinal est devenue l’une des premières manufactures de Lorraine, elle est dotée de quatre fours ordinaires, d’un four à réverbère et d’un dernier, destiné à la calcine qui entre en composition de l’émail, elle emploie 25 ouvriers.

En 1796, Sylvestre Lebon meurt ; son frère se suicide en 1798. L’épouse de Sylvestre prend en main la manufacture qui connaît un regain de prospérité. En 1801, elle est aidée dans sa tâche par Georges Monginot. Elle cède la propriété à son gendre, Nicolas Mougeot, en l’an XIII.

Faïencerie Vautrin, Marque fin 18e siècle, coll. Musée national de la céramique à Sèvres
Photo : © Christian Thévenin

La manufacture produit de la faïence stannifère mais aussi de la terre de pipe. Les objets qui sortent de cette fabrique sont essentiellement des services de table peints avec des motifs floraux, des aigles impériales, des petites maisons, des coqs à la barrière, mais aussi des statuettes. Les objets sont rarement marqués. En 1795, on signale dans les ateliers la présence de 300 moules pour la terre de pipe.

A partir de 1814, des difficultés financières se font jour. Les charges deviennent lourdes, la faïencerie est hypothéquée. La faillite est prononcée en août 1817. La manufacture et ses dépendances sont acquises en 1818 par Nicolas–François Baron, procureur à Metz qui la vend en 1819, lot par lot, à deux faïenciers les frères Claude et Pierre-François Vautrin. Les difficultés se poursuivent pour les nouveaux acquéreurs. En 1832, on n’emploie plus que trois ou quatre ouvriers. En 1835, la faïencerie est adjugée à Joseph Boulay et Louis Firmin qui sont des négociants qui ne connaissent pas le travail de la céramique. La production a dû cesser vers 1840. 

 

 

Sources


ABC Décor 1997 : Vosges, Longwy, Toul, avril 1977

Guyot, Claude 2008 : La Grande faïencerie d’Epinal (1759-1840). Nouvelles approches de sa production. Dans : Annales de la société d’émulation du département des Vosges, Nouvelle série n° 19, 2008, p. 33à 82

Janot, Jean Marie 1960 : Recherche sur les faïenceries d’Epinal., Epinal, 78 p.

Saint-Dié 2003 : Catalogue de l’exposition Le décor « architectural » dans les manufactures de faïences de l’Est de ma France XVIII-XIXe siècles, Saint-Dié, 200p.

 

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