TEXTE INTEGRAL

Essor et déclin de l'exploitation du charbon

Malte Helfer

      Sources Liens

Texte intégral


L’exploitation de la houille joue un rôle particulier dans la création de la Grande Région.

Après la Seconde Guerre Mondiale, le plan Schuman prévoyant un contrôle mutuel de la production de charbon et d’acier (produits importants pour la conduite de la guerre) et le maintien de ces facteurs de production indispensables à la reconstruction, mena en 1951 à la signature du Traité CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) qui constitua la première étape de la construction de l'Union Européenne.

La région « Sar-Lor-Lux » tracée en 1969 par Hubertus Rolshoven, président-directeur général de la Saarbergwerke AG constitua le « stade préliminaire » de la Grande Région institutionnalisé en 1980 ; cette région minière fut intégrée dans le triangle transfrontalier composé de la Sarre, de la Lorraine et du Luxembourg.

Carte : L'exploitation du charbon

Steinkohlenbergbau

Malte Helfer, Université du Luxembourg

Les gisements de charbon
Les ressources de charbon de la Grande Région se partagent entre deux gisements : le sillon houiller Haine-Sambre-Meuse commence à l’Ouest, depuis le bassin houiller français du Nord external link, avec la région Mons-Borinage, suivie du Bassin du Centre autour de La Louvière et le Pays Noir autour de Charleroi ainsi que la Sambre inférieure. Après une interruption dans la région de Namur, le sillon houiller se termine à l’Est avec le Bassin de Liège. Le gisement Sarro-Lorrain tombe de la surface autour de Neunkirchen depuis le Nord vers le Sud-Ouest en direction de l'Est de la Lorraine où il est recouvert d’une épaisse couche de grès bigarré.

Les deux gisements sont marqués par la phase varisco-armoricaine de formation des montagnes à la fin du Carbonifère, il y a environ 200 millions d'années, et s’étendent du Sud-Ouest vers le Nord-Est. Alors que le gisement lorrain, qui fait partie du grand sillon houiller de l’Europe occidentale (s’étendant de l'Angleterre à la Haute-Silésie en passant par le Nord de la France, la Belgique, la Hollande, Aix-La-Chapelle et la région de la Ruhr) s’est formé en bord de mer, soit en milieu paralique, le gisement sarro-lorrain est né dans un bassin interne, soit en milieu limnique.

Alors que le bassin belge est majoritairement composé de couches carbonifères correspondant aux étages Namurien (environ 333-315 millions d’années) et Westphaliens A, B et C (à partir de 315 millions d’années), le bassin sarro-lorrain date de l’époque westphalienne plus récente C et D (jusqu’à 296 millions d’années) et de l’époque stéphanienne (296-286 millions d’années).

Les origines de l'exploitation houillère ... L'entrée de la galérie d'Ensdorf, Esndorf/Sarre
Source : M. Helfer

Les origines de l'exploitation houillère
Les Romains utilisaient déjà en de nombreux endroits de la Grande Région les couches de charbon qu’ils trouvaient près de la surface. Rien n’indique que la houille ait continuée d’être exploitée par la suite. Ce n’est qu’à partir du Haut Moyen-Âge que des traces d'exploitation sont visibles, d'abord au niveau de la Meuse et de la Sambre.

L’extraction du charbon devait déjà être pratiquée dans le Borinage au 11e siècle, dans le Bassin de Liège et dans le Centre à la fin du 12e siècle, dans le Pays Noir au milieu du 13e siècle.

L’exploitation systématique des mines débuta dès le 13e siècle dans le Bassin de Liège et dans le Borinage. De nombreux documents témoignent que les extractions de charbon pratiquées jusqu'alors sans méthode furent soumises à partir de 1248 à de premières réglementations. Ce développement apparut un siècle plus tard dans le Centre et dans le Pays Noir.

L’extraction houillère en Sarre est mentionnée pour la première fois vers 1400. L’exploitation systématique ne fut pratiquée qu’au milieu du 18e siècle, lorsque le prince Guillaume Henri de Nassau-Sarrebruck réserva les richesses minières en 1754.

Les extractions de charbon se firent attendre en Lorraine en raison de la profondeur des couches ; ce n'est qu’en 1817 que la prospection systématique tomba, dans la région de Schoeneck, sur une couche de charbon située à 65 mètres de profondeur ; celle-ci fut extraite à partir de 1830 par des puits.

Extraction en profondeur à l’aide des machines à vapeur
Au 18e siècle, les couches de charbon proches de la surface s’épuisaient petit à petit et les venues d’eau croissantes empêchaient d’avancer en profondeur. L’introduction de la machine à vapeur inventée par Newcomen en 1706 et mise en service à partir de 1712 dans le charbonnage de Wolverhampton permit de résoudre ce problème grâce au pompage des eaux souterraines et révolutionna ainsi l’industrie houillère.

Ce n’est que neuf ans plus tard, en 1721, que la première machine à vapeur de Newcomen fut installée sur le continent, dans le Bassin de Liège, preuve de la modernité de ce bassin houiller et des contacts internationaux de ses ingénieurs. La première machine installée dans le Borinage est mise en service à Pâturages en 1734 ; elle est introduite en 1735 à Lodelinsart dans le Pays Noir, et en 1766 au sein de la société La Barette dans le Centre.

De nombreuses machines à vapeur reproduites à Liège sont montées jusqu’en 1790, notamment dans le Borinage. En Sarre, la mine Griesborn (lorraine à l’époque), mit également en service une machine à vapeur pour une période provisoire, de 1773 à 1775. Avec un rendement de seulement 0,5 %, les machines atmosphériques de Newcomen d’une puissance de 8 à 10 ch, consommaient une quantité énorme de charbon mais les ressources étaient naturellement mises à disposition.

Avec l’amélioration de la machine à vapeur par James Watt, la technique de la vapeur finit par s’imposer vers 1800. Pour accéder aux couches de charbon profondes, les autres mines introduisirent progressivement les machines à vapeur qu’ils utilisèrent d’abord pour pomper l’eau puis, quelques années plus tard, également pour extraire le charbon.

Dépassées par les investissements à engager pour l’installation des puits à pompe et des machines, les petites mines durent peu à peu à recourir à des capitaux étrangers – ce que la nouvelle forme de société anonyme rendait plus facile –, fusionner avec d’autres entreprises ou cesser leur activité.

Plaque de mémoire rappelant à l'installation de la 1e machine à vapeur sur le continent sur le puits Nouveau Gromet par O'Kelly en 1721
Photo : Bel Adone

Essor du charbon au 19e siècle avec l’industrialisation et le développement des chemins de fer
Au cours du 18e siècle, les verreries de Wallonie et de Sarre, quelques fabricants de céramique ainsi que des usines sidérurgiques du Borinage commencèrent à s’impliquer dans l’exploitation houillère. C'est avec la brusque augmentation des besoins de l'industrie sidérurgique en coke et en charbon au 19e siècle, que la tendance des entreprises à s’engager dans l'industrie du charbon et de l’acier se renforça.

L’exploitation houillère dans la Grande Région prit son essor dans le Borinage, la partie ouest du bassin du Hainaut. Grâce au retard industriel de la France et la pénurie de charbon dans les autres pays, le charbon était exporté en masse, notamment en France, en Hollande et en Suisse. Au milieu du 18e siècle, le bassin le plus important du continent était en concurrence avec le Bassin d’Anzin (dans le nord de la France) pour l’approvisionnement du marché français et avec le « charbon marin » anglais dans les Flandres. En 1789, 350 000 tonnes de charbon étaient déjà extraites. Alors que l’industrie ne connut qu’un faible développement dans le Borinage, le Bassin de Charleroi s’imposa au 19e siècle comme le bassin le plus performant au monde dans le domaine de la sidérurgie.

Machine à vapeur au puits Emmanuel, Bois-du-Luc / Centre
Source : Ancienne carte postale
Essor de l’exploitation houillère de 1810 à 1914

Sous l’Ancien Régime, le droit sur les ressources minières était réservé aux seigneurs de la noblesse ou de l’église qui délivraient des permis d’extraction et bénéficiaient en contrepartie d’une part du charbon extrait, suite à la promulgation de la Loi Mirabeau (à partir de 1791 au cours de l'extension des zones concernées par la Révolution), Napoléon (1810) réserva à l’Etat la régale des mines et le droit d'accorder des concessions.

Alors que le renforcement des activités d’extraction, rendu possible par un recrutement accru de personnel minier, permit de faire face à la brusque augmentation de la demande en charbon, les infrastructures de transport peu performantes constituaient un handicap pour la vente. La construction de canaux pour transporter le charbon fut suivie à partir du milieu du 19e par un brusque développement du réseau ferroviaire.

Des canaux édifiés en Belgique à partir du 16e siècle furent développés au début de l'industrialisation au 19e siècle en un vaste réseau destiné principalement à acheminer le charbon du Borinage et du Pays Noir à Paris et dans le Nord de la France.

Le développement dynamique de l’exploitation houillère et de l’industrie dans le Hainaut entraîna également la construction du Canal du Centre (1882-1917) sur les hauteurs, entre la Meuse et l’Escaut.

A partir de la seconde moitié du 16e siècle, le charbon de Dudweiler et de Sulzbach (dans le Bassin de la Sarre) était acheminé sur la Sarre dans le sens descendant lorsque le niveau des eaux était haut. L’ouverture du Canal des Houillères de la Sarre entre Sarreguemines et le canal Rhin-Marne en 1865 permit d’embarquer le charbon sarrois vers Paris, Lyon et Bâle.

A partir de 1840, des sociétés houillères wallonnes créèrent des entreprises ferroviaires qui conduisirent jusqu’au milieu des années 1860 à l’établissement d'un réseau performant. La voie ferrée sarroise « Ludwigsbahn » menant à Ludwigshafen sur le Rhin fut mise en service en 1849. Suivit au cours des années suivantes le développement du réseau ferroviaire de Sarrebruck qui permit la conquête de nouveaux marchés (Gießen, Salzburg, Genève, Milan, Paris et Le Havre) ; les mines de Sarre, en stagnation depuis 1842, connurent alors un essor inédit.

En 1852, le Bassin houiller lorrain bénéficia, grâce à l’aménagement de la ligne entre Forbach et Metz, du raccordement très attendu à la ligne Paris-Strasbourg ; il fut rattaché dans l'autre sens au réseau ferroviaire de Sarrebruck la même année.

Avec la conquête de marchés suprarégionaux, les progrès techniques réalisés dans le domaine de la mine s’exprimèrent au cours de la seconde moitié du 19e siècle par une augmentation du volume d'extraction favorisé par la mécanisation de l’exploitation souterraine ; les charbonnages connurent alors leur heure de gloire. Les exportations, le développement de l’industrie sidérurgique et l’utilisation du charbon pour de multiples usages entraînèrent une forte croissance de l'exploitation houillère dans le Hainaut entre 1810 et 1880 ; au milieu du 19e siècle, le Borinage était le bassin houiller le plus important du continent.

Le Bassin de Liège ne connut son essor que dans les années 1830, la Sarre vers 1850, et la Lorraine vers 1900. Jusqu'à la fin du 19e siècle, l’exploitation houillère dans le Hainaut dépassait celle de tous les bassins réunis de la Grande Région ; peu avant la Première Guerre Mondiale, le Bassin sarrois s'imposa en première place et atteignit en 1913 son volume d'extraction maximal (17,3 millions de tonnes). Le Bassin de Liège atteint en 1910 son volume d’extraction maximal avec 6,5 millions de tonnes de charbon. La Lorraine, où le charbon était recouvert d’une couche massive de grès, ne réussit sa percée qu’en 1854. Après que la France eut perdu en 1871 le Département de la Moselle avec ses mines, elle ne connut son essor que vers le tournant du siècle. Avant la Première Guerre Mondiale, un volume de 4 millions de tonnes était extrait.

St-Placide / Couchant de Mons Source : Ancienne carte postale

Premières crises en Wallonie au lendemain de la Première Guerre Mondiale
Après la Première Guerre Mondiale, la Belgique dut faire face à la concurrence de combustibles meilleur marché. Cette situation impliqua à partir des années 1920 des efforts de rationalisation impératifs qui passèrent par la modernisation des équipements et le regroupement de nombreuses petites sociétés, notamment dans le Borinage où les 265 mines étaient jusqu’alors les moins modernisées et n’atteignaient ensemble qu’une extraction quotidienne moyenne de 280 tonnes. Malgré les fusions, de nombreuses petites sociétés bénéficiant de la participation d’usines sidérurgiques maintinrent leur activité dans le Bassin de Charleroi.

En 1926, la Wallonie comptait 271 puits pour une exploitation de 25 millions de tonnes de charbon, dont 15 millions de tonnes extraites dans le Hainaut. L’emploi minier avait atteint son apogée en Belgique avec un nombre de 200 000 mineurs. Dans les années 1920, plusieurs mines fermèrent leurs portes en raison de leur manque de rentabilité. La Belgique connut cependant une première grande vague d’immigration, notamment en provenance de l’Italie ; en 1930, les mines belges employaient déjà plus de 17 000 étrangers. La crise se mit alors à toucher les autres bassins houillers wallons ; la Sarre dut elle aussi faire face à une première vague de fermetures au cours de la crise économique mondiale.

En Lorraine, les nouvelles mines de Faulquemont et de Folschviller favorisèrent après la guerre une augmentation du volume d’extraction qui atteignit, jusqu’en 1938, 6,7 millions de tonnes de charbon, lequel provenait en partie du gisement sarrois, dans le pays du Warndt.

Bois du Cazier / Pays Noir Photo : M. Agrillo 2007 (CC) Déclin de l'exploitation du charbon 1945-2012

Redressement avec la reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale
Après le ralentissement de l’exploitation à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les mines belges bénéficièrent d’un redressement rapide, les destructions de la guerre étant restées modestes.

La « Bataille du Charbon » fut lancée pour dynamiser la reprise économique de la Belgique ; avec une extraction de plus de 20 millions de tonnes de charbon au début des années 1950, l’exploitation wallonne atteignit à nouveau presque le volume maximal réalisé avant la Première Guerre Mondiale (23 millions de tonnes).

On assista dans ce contexte à des rationalisations, des fusions ainsi qu'à une participation renforcée de l'industrie sidérurgique. Les étrangers – pour la plupart italiens – constituèrent une part de plus en plus importante du personnel.

Devant la gravité des dommages subis par les mines françaises lors de la guerre, l’exploitation houillère fut nationalisée afin de faciliter son redressement. A titre de réparation, les mines lorraines bénéficièrent de l'autorisation d'exploiter le gisement sarrois. Suite à la mise en place du plan Monnet, l’extraction passa de 2,2 millions de tonnes en 1945 à 15 millions de tonnes en 1958 ; 46 000 personnes étaient alors employées dans les mines.

Au terme de la guerre, le Bassin sarrois était placé sous administration française jusqu’à la réintégration de la Sarre en Allemagne fédérale en 1957. La même année fut créée la société Saarbergwerke AG, dont l’Allemagne détenait 74 % des parts et la Sarre 26 %.

Après le ralentissement de l’exploitation à la fin de la guerre, la Sarre dut attendre 1955 pour atteindre un niveau d'extraction presque égal au maximum atteint en 1913 (17,2 millions de tonnes).

Traité CECA et crise du charbon – le long déclin
Après la Seconde Guerre Mondiale, l’exploitation des bassins houillers wallons était déjà bien développée. De nombreuses couches extrêmement fines (leur épaisseur ne dépassait parfois pas les 30 centimètres) et souvent abruptes étaient exploitées, même si d'autres veines éparses étaient dix fois plus épaisses. Les grands équipements tels que les haveuses, rabots ou convoyeurs blindés n’étaient pas applicables dans les veines de faible épaisseur. Bien que la moitié des mines fût abandonnée à partir de 1950, le charbon était encore abattu à 93,5 % exclusivement au marteau-piqueur en 1956 ; les mines du Borinage n’utilisaient qu’un rabot à charbon, celles du Centre n’utilisaient encore aucune machine d’extraction et ce alors que la Wallonie réalisait encore à l'époque les deux tiers de l’ensemble de l'exploitation houillère belge. Le rendement par poste s’élevait à 1,1 tonnes en Wallonie contre 1,8 tonnes en Sarre et 1,5 tonnes en Lorraine.

Avec l’entrée en vigueur du Traité CECA en 1952, le prix du charbon belge devint manifestement supérieur de 55 % à celui du charbon allemand. On tenta certes de mécaniser l’extraction dans les fronts de taille abrupts dotés de veines de faible épaisseur en tirant de simples bennes racleuses le long des veines ; toutefois, 90 % du charbon wallon était encore abattu au marteau-piqueur en 1960. L’épaisseur moyenne des veines exploitées était de 80 cm même si elle n’atteignait parfois pas les 40 cm. Une mécanisation et une rationalisation conséquentes s'avéraient impossibles. Le gouvernement belge tenta d’enrayer le déclin de la houillère par des subventions publiques, mais la crise du charbon contraignit la plupart des mines wallonnes à fermer leurs portes entre 1957 et 1961. L’exploitation minière lorraine ne connut qu’une courte heure de gloire au cours de la période après-guerre, le niveau d’extraction maximum de 17 millions de tonnes ne fut atteint de nouveau qu’en 1956.

La crise du charbon en 1957 était imputable à la progression du pétrole et à la baisse des tarifs de fret après la Seconde Guerre Mondiale, menant à une croissance de l’importation de charbon d’outre-mer ; il en résulta une offre excédentaire de charbon. Les mesures de rationalisation et de réduction engagées sous la contrainte entraînèrent une concentration de l’exploitation houillère sur des veines non perturbées et suffisamment épaisses dans des fronts de taille pas trop abrupts afin de pouvoir y employer les machines de plus en plus imposantes.

En Wallonie, de nombreuses petites sociétés avaient déjà fermé leurs portes avant la crise du charbon, notamment dans le Borinage ; la crise ne fit qu’accélérer les fermetures des mines de manière dramatique. La Sarre connut à partir de 1957 la plus forte réduction de sites du bassin houiller : jusqu’en 1968, 16 des 23 mines furent abandonnées ou regroupées. Aucune mine lorraine ne ferma jusqu’en 1972 : la modernisation de ses installations peu avant la crise du charbon pour compenser l’épuisement des capacités de fermage dans le Warndt favorisa une mécanisation intensive et une rationalisation qui rendirent le bassin ultra performant : en 1958, le rendement par poste était, avec 2,3 tonnes, d'un quart supérieur à celui de la Sarre et deux fois plus élevé qu'en Wallonie. La crise du charbon stoppa toutefois l’expansion dès 1959.

Wendel 1 / Lorraine Source : P. Jegentowicz / J. Urek

Les prestations techniques de haute qualité ne font que ralentir le déclin
L’introduction du soutènement marchant hydraulique dès 1966 en Lorraine et en 1969 en Sarre, ainsi que du système entièrement mécanisé de soutènement du chantier par piles à flèches dès 1974, permit d'augmenter considérablement la productivité. C'est au plus tard à partir de cette époque que les bassins wallons ne parvinrent plus à tenir face à la concurrence.

Les nombreux efforts entrepris pour rivaliser avec les charbons d’exportation qui étaient bien meilleur marché grâce aux conditions d’extraction avantageuses restaient insuffisants ; l’Allemagne et la France s’employèrent alors dès les années 1960 à enrayer le déclin de la mine par des subventions publiques.

La renaissance du charbon favorisée par les crises du pétrole ne fut que temporaire : l’exploitation dut de nouveau être réduite dès 1984. En 1994, le « Pacte Charbonnier National » fut conclu en France, scellant ainsi la fin de l’exploitation houillère.

 

Göttelborn / Saar (2003)
Source : M. Helfer

La baisse continue des subventions accordées par l’Union européenne dès 1996 accéléra la réduction de l’exploitation et la fermeture progressive des derniers sites miniers.

En Wallonie, la dernière mine du Centre, Quesnoy, avait déjà fermé ses portes en 1973, celle du Bassin du Couchant de Mons, Sartys, en 1976 ; en 1980, la mine Argentau à Blégny-Trembleur dans le Bassin de Liège arrêta ses activités, suivie en 1984 par la mine Sainte Catherine du Roton dans le Pays Noir. En 2004, La Houve était le dernier charbonnage lorrain à fermer.

Après la fermeture du charbonnage Warndt en 2005, le dernier charbonnage de la Grande Région, la mine Saar external link à Ensdorf, dut fermer ses portes au fin juin 2012 en raison des dommages miniers graves et des réticences conséquentes de la population auxquelles elle se heurte.

Au fil des siècles, près de 2 milliards de tonnes de charbon ont été extraites dans le bassin wallon, contre 1,5 milliards de tonnes en Sarre et environ 800 millions de tonnes en Lorraine.

Sources


Grande-Région

Ackermann, O. (2002): Vergleich der geologischen und stratigraphischen Gegebenheiten in den Kohlelagerstätten der Reviere Saar-Ostlothringen, Aachen, Lüttich, Charleroi, Borinage, Kempen. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 21-62.

Helfer, M. (2002): Meilensteine technischer Innovationen und ihre räumlichen Auswirkungen im Steinkohlenbergbau der Nachkriegszeit. Eine vergleichende Betrachtung der Reviere Saar, Lothringen, Aachen, Wallonien und Campine. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 403-425.

Leboutte, R. et J.-P. Lehners (1995): Passé et Avenir des Bassins industriels en Europe, Luxembourg, S. 1-26. [Cahiers d’Histoire, 1].

Leboutte, R. (1997): Vie et mort des bassins industriels en Europe 1750-2000. Paris.

 

Lorraine

Charbonnages de France (Hg.) 2004: Dossier de presse "Dernière tonne" - La Houve - 23 avril 2004.

Charbonnages de France (Hg.)(o.J.) : L’histoire du charbon en Lorraine

Daviet, S. (pas publié 1990) : Le bassin houllier Lorrain et son espace frontalier. L'évolution d'une région en voie de reconversion, unveröff. Diss., institut de géographie, université d'Aix en Provence-Marseille.

Guiollard, P., T. Janssen, T. Klassen, J.-C. Rohr et J. Urek (2001): Les Chevalements Lorrains. Fichous.

Houillères du Bassin de Lorraine (HBL)(Ed.)(1993): Du charbon et des hommes, Sarreguemines.

Moll, P. (1970): Das lothringische Kohlenrevier (= Veröffentlichungen des Instituts für Landeskunde des Saarlandes, Bd. 18), Saarbrücken.

Morette, J. (1989) : La Lorraine du charbon, Metz.

 

Sarre

Banken, R. (2002): Die Entwicklung des Steinkohlenbergbaus in der Saarregion 1815-1914. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 273-290.

Haßlacher, A. (1904): Der Steinkohlenbergbau des Preussischen Staates in der Umgebung von Saarbrücken, II. Teil: Ge­schicht­liche Entwicklung des Steinkohlenbergbaus im Saar­gebiet. Berlin.

Helfer, M. (1990): Technik im Saarberg­bau - Historische Ent­wicklung und regionale Wirkung. Saarbrücken.

Hethler, E. (1947): Die geschichtliche Entwicklung des Saar­län­dischen Steinkohlen­bergbaus; in: Saarbrücker Bergmanns­kalender 1947, S. 45-57. Saarbrücken.

Mellin, R. (1906): Der Steinkohlenbergbau des Preussischen Staa­tes in der Umgebung von Saarbrücken, III. Teil: Der tech­nische Betrieb der staatlichen Steinkohlengruben bei Saar­brücken. Berlin.

Rauber, Franz (2003): 250 Jahre staatlicher Bergbau an der Saar. Teil 2: Von den Mines Domaniales Françaises de la Sarre bis zur Deutschen Steinkohle AG. Sotzweiler.

Rauber, Franz (2007): 250 Jahre staatlicher Bergbau an der Saar. Teil 1: Von den Anfängen bis zum Versailler Vertrag. Saarbrücken.

Régie des Mines (1953): Die Kohlengruben an der Saar. Paris.

Rolshoven, Hubertus (1960): Der Steinkohlenbergbau an der Saar; in: Glückauf 96/1960 Nr. 25, S. 1576-96 – Essen.

Ruth, Karl Heinz (1973): Von den planlosen Kohlengräbereien zum Steinkohlenbergbau an der Saar; in: Saarbrücker Bergmanns­kalen­der 1973, S. 64-75 – Saarbrücken.

Ruth, Karl Heinz (1986/1): Stollen und Schächte im Steinkohlen­bergbau an der Saar (1); in: Saarberg 5/1986, S. 23-38 - Saar­brücken.

Ruth, Karl Heinz (1986/2): Stollen und Schächte im Steinkohlen­bergbau an der Saar (2); in: Saarberg 8/1986, S. 39-56 - Saar­brücken.

Ruth, Karl Heinz (1987): Stollen und Schächte im Steinkohlen­bergbau an der Saar (3); in: Saarberg 6/7/1987, S. 31-54 – Saarbrücken.

Schuster, G. (1955): 200 Jahre Bergbau an der Saar. Bielefeld.

 

Wallonie

Arnould, G. (1877): Bassin houiller du Couchant de Mons, Mémoire historique et déscriptif, Mons.

Berwart, R. (1994): Le bassin minier de Charleroi et de la Basse-Sambre. In: Roger Berwart/Philippe Delforge (Hg.): L’héritage des gueules noires. De l’histoire au patrimoine industriel - Archives de Wallonie, Charleroi, S. 109-156.

Bianchi, A. (2002) : Le bassin du Couchant de Mons. Crises et restructurations de 1920 à 1959. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 201-228.

Bruwier, M. (2002): Le bassin du Couchant de Mons aux XVIIIe et XIXe siècles. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 175-200.

Caulier-Mathy, N. (2002): L’industrie houillère du bassin liègois au XIXe siècle. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 151-174.

De Bruyn, A. (1988): Anciennes houillères de la région liégeoise, 2e éd., Liège.

Dejollier, R. (1988): Charbonnages en Wallonie. 1345-1984. Namur.

Delaet, J.-L. (2002): Les charbonnages du pays de Charleroi aux XIXe et XXe siècles. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 107-121.

Delforge, P. (1994): Le bassin minier du Couchant de Mons ou le Borinage. In: Roger Berwart/Philippe Delforge (Hg.): L’héritage des gueules noires. De l’histoire au patrimoine industriel - Archives de Wallonie, Charleroi, S. 59-84.

Delwiche, M. et Groff, F. (1985): Les gueules noires. Bruxelles.

Gaier, C. (1988): Huit siècles de houillerie liégeoise. Histoire des hommes et du charbon à Liège, Liège.

Gaier, C. (1994): Le bassin minier de Liège. In: Roger Berwart/Philippe Delforge (Hg.): L’héritage des gueules noires. De l’histoire au patrimoine industriel - Archives de Wallonie, Charleroi, S. 157-190.

Kranz, H. (2002): Lütticher Steinkohlenbergbau und Wasserversorgung unter dem Ancien Régime. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 139-150.

Lebrun, P. (1981) : La révolution industrielle, in: L’industrie en Belgique. Deux siècles d’évolution 1780-1980, Bruxelles.

Pasleau, S. (1996): Les innovations techniques dans les mines de charbon (fin XVIIIe – milieu XXe siècles). Les échanges entre les bassins de Liège, d’Aix-la-Chapelle et de la Ruhr: facteurs d’expansion. In Jansen, J. (Hrsg.): Relations économiques dans les régions frontalières à l’ère industrielle, 1750-1965. Actes du Congrès de Maastricht, 14-15 septembre 1995, Malines, S. 113-152.

Pasleau, S. (2002): L’exploitation houillère dans le bassin de Liège du XIIIe au XXe siècles: De la légende de „Hullos“ à la loi Mirabeau. In: Herrmann, H.-W. u. P. Wynants (Hg.): Acht Jahrhunderte Steinkohlenbergbau - Huit siècles de charbonnage. Colloques Meuse-Moselle 2, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur. Namur, S. 123-138.

Pellin, P. (o.J.): Charbonnages du Hainaut

Pourbaix, R. (1994): Le bassin minier du Centre. In: Roger Berwart/Philippe Delforge (Hg.): L’héritage des gueules noires. De l’histoire au patrimoine industriel - Archives de Wallonie, Charleroi, S. 85-108.

- Top -

Liens externes


Fédération de la Chaîne des Terrils: La Chaîne des terrils external link

Jegentowicz, P. und Urek, J.: Les puits miniers du bassin houiller lorrain external link

Mine Saar external link

Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles asbl external link

Rockstein, A.: Gruben, Schächte und Stollen im Saarland external link 

Sites miniers majeurs de Wallonie external link