Lagrange

KE004 Faïencerie de Lagrange à Manom

Faïencerie de Lagrange à Manom

1733 - 1792

F-57100 Manom
Château de Lagrange

Faïence stannifère, faïence fine, grès, porcelaine

Vue du château de La Grange, photographie, vers 1890. Au premier plan, à droite, maison du régisseur (emplacement de l'ancienne faïencerie)
coll. privée, cl. L. Dufrène
external link
 

Emile Decker

 

En 1733, une faïencerie a été établie au château de La Grange, près de Manom, commune située au nord de Thionville, par le seigneur du lieu, Christophe Gomé de La Grange. Le propriétaire ayant contracté des dettes importantes, en 1752, il vend le château et la faïencerie à René François, comte de Foucquet. La manufacture est exploitée à partir de 1733 par un directeur salarié, Guillaume Duboc, qui a été précédemment directeur à la faïencerie de La Rochelle en 1726-1727 ; il exerce cette charge jusqu’en 1753, date de son décès.

Par la suite, la direction est assurée pendant trois ans par la veuve de Duboc, puis par son fils, Pierre, qui quitte la faïencerie en 1758 et s’installe à Thionville. C’est Joseph Salez qui avait été un associé de Pierre Duboc qui lui succède jusqu’en 1774. Pendant quelques années la faïencerie s’arrête, on ignore dans quelles circonstances. Elle reprend son activité en 1784, lorsque le comte de Foucquet en confie la direction à Louis le Roux, qui a une formation de sculpteur et qui s’associe à un marchand messin, Jean Bellosat.

Depuis la fondation de la manufacture de Septfontaines en 1765, la situation de la faïencerie La Grange est complexe, elle se trouve confrontée à une entreprise dynamique qui dispose d’une situation de privilèges au Luxembourg, situé à l’époque dans les Pays-Bas autrichiens. Le commerce est rendu difficile : la rivière Moselle servait de débouché pour transporter les produits plus au nord, vers la Hollande, mais depuis la création de Septfontaines, la marchandise est arrêtée au Luxembourg, sans qu’elle puisse passer.

Louis Leroux quitte La Grange en 1787, et laisse l’entreprise dans les mains de son frère, Jean-Baptiste Leroux, celui-ci ne connaît pas l’industrie de la faïence ; ainsi, la manufacture s’arrête plusieurs mois, peut-être pour des problèmes d’approvisionnement en bois. Elle ferme définitivement en 1792. La production est essentiellement une faïence stannifère peinte souvent en bleu de cobalt ; mais dans les dernières années, elle imite les terres de pipe de Septfontaines et les grès fins anglais, comme l’indique le baron De Dietrich qui visite la fabrique vers 1785. 



Sources


Hiegel, Charles 2006 : La faïencerie de La Grange à Manom, Moselle (1733-1792), Mémoires de l’Académie nationale de Metz, p. 243 à 302.

Stiller, Anita 1986 : Contribution à l’étude de la faïencerie de La Grange à Manom. Dans : Cahiers du Pays Thionvillois, 1986/3 p. 22