La région Palatinat-Vosges du Nord se situe sur les prolongements est du bassin parisien, à la superficie desquels apparaissent des couches de calcaire coquillier et de grès bigarré.

Cette région est marquée par un paysage boisé diversifié et dense, parcouru par un certain nombre de cours d’eau, couvert à 70%, qui s’étire de Grünbach en Rhénanie-Palatinat par la bosse nord-est de la Lorraine jusqu’en Alsace et qui continue plus loin vers le sud sur les bords ouest des Vosges.

A l’est, le paysage stratifié du Pfälzerwald descend abruptement vers la basse- plaine du Haut-Rhin.

Devant ce renfort du fossé s’étire une chaîne de collines avancées large d’environ 3-8 km, la Haardt. Elle constitue un paysage de transition entre les hauteurs du Pfälzerwald et la basse-plaine du Haut-Rhin, située à env. 150 m au-dessus du niveau de la mer.

Du point de vue climatique, cette région profite de l’effet-barrière des strates du Pfälzerwald qui s’élèvent à l’Est. Alors qu’on y relève une pluviométrie de plus de 900 mm avec des températures moyennes autour de 9° C, on enregistre dans les collines avancées et dans la basse-plaine attenante à l’ouest une pluviométrie de moins de 600 mm en partie, accompagnée d’une absence de gel permanente et de températures moyennes plus élevées.

La situation climatique propice rend possible la viticulture sur de grandes surfaces le long de la Haardt. La Deutsche Weinstraße (route du vin allemande) était lors de sa création il y a 70 ans la première route touristique en Allemagne, aujourd’hui elle constitue toujours un attrait touristique de taille.

Les débuts du tourisme remontent à la deuxième moitié du 19^e siècle. Les rares randonneurs venaient surtout visiter les châteaux-forts et les châteaux de la forêt.

Après la fondation du Reich allemand en 1871, le tourisme a pris de l’ampleur en tant que phénomène typique de la bourgeoisie, qui entreprenait des voyages en forêt pour être au frais pendant les mois d’été (« Sommerfrische ») – s’en est suivi le développement de quelques maisons de cure comme hébergement. La Haardt comptait également parmi les destinations des premiers touristes.

La région touristique se recoupe aujourd’hui en grande partie avec la réserve de biosphère du Pfälzerwald-Vosges du Nord , dont fait aussi partie la route du vin allemande . Il s’agit d’une réserve transfrontalière , qui est constituée du parc naturel du Pfälzerwald mesurant 1 800 km² et du Parc naturel des Vosges du Nord mesurant 1 300 km².

Si l’on compare cette réserve aux parcs naturels de la Grande Région, on voit que la protection de la nature y joue un rôle plus important. C’est pourquoi un système de zones a été mis en place, afin de préserver certaines régions des interventions humaines. D’autres zones sont ouvertes aux loisirs de proximité et au tourisme et constituent la plus grande partie de la réserve.

Le relief marqué, avec par endroits des écueils rocheux abrupts (surtout au Dahner Felsenland au sud du Pfälzerwald), la forêt dense et riche en espèces et les vastes prairies dans les vallées font l’attrait touristique de ce paysage. C’est l’endroit idéal pour pratiquer l’escalade ou les randonnées, et les offres afférentes y sont nombreuses.

Les châteaux-forts, les châteaux et les vestiges militaires sont également des buts d’excursion, parmi eux p.ex. la Stauferburg de Trifels (château des Staufer), le château de Hambach en Haardt, la Ligne Maginot ou la citadelle de Bitche du côté français. À côté de prairies verdoyantes dans les vallées, de petits lacs ou rivières égaient l’image de la forêt et offrent la possibilité de faire de la nage.

Outre la réserve de biosphère, on peut citer deux autres projets touristiques transfrontaliers dans cette région. D’un côté le projet « Jardins sans limites » , qui se conçoit comme une réanimation de l’ancienne culture des jardins autour du triangle formé par le Luxembourg, la Sarre et la Lorraine. Il est vrai que la plupart des jardins se trouvent dans la région de la Moselle et de la Sarre, mais deux jardins ont également été aménagés à Bitche et à Sarreguemines.  

Un autre projet à citer est le « Parc archéologique européen » de Bliesbruck-Reinheim . Il s’agit d’un parc archéologique transfrontalier qui présente les lieux de découvertes de vestiges datant des époques romaine et celte, des deux côtés de la frontière. 

La route du vin allemande , longue de 85 km et limitrophe du Pfälzerwald à l’est, présente un contraste prononcé avec les Vosges du Nord et le Pfälzerwald. Elle est marquée par la monoculture des vignes, qui s’étendent de la zone des collines jusqu’à la plaine.

Au pied de la Haardt, les nombreux villages, communes et villes de la route du vin allemande se succèdent telles les perles d’un collier, avec leurs maisons vigneronnes et à colombages typiques. Dans leur ensemble, ces éléments du paysage culturel donnent au visiteur l’impression d’une région vinicole romantique.

La route du vin allemande peut être considérée comme le centre touristique de cette région, surtout la partie entre Neustadt et Bad Bergzabern et la région autour de Bad Dürkheim.

On y trouve la plupart des 626 établissements d’hébergement et 25 135 lits (2008) du côté allemand. 25% des lits appartiennent à des hébergements privés et 40% à des hôtels. Les cliniques de prévention et de réhabilitation offrent environ 600 lits.

En comparaison au côté allemand, le côté français n’offre que peu de possibilités d’hébergement. On y trouve seulement 20 hôtels offrant un total de 674 lits.

En outre, beaucoup d’auberges de jeunesse et de chalets de vacances se trouvent dans la région, mais ils se concentrent surtout au sud, contrairement aux hôtels.

La majorité des 23 campings allemands se concentre également dans le Pfälzerwald. Les hauts-lieux du camping se trouvent avant tout dans les parties boisées de la région, notamment dans le Dahner Felsenland (sept campings) et les environs de Trippstadt (quatre campings).

Du coté français, la concentration en campings est similaire au Dahner Felsenland : huit campings se situent sur le territoire de la réserve, trois autres se trouvent plus à l’ouest dans le canton de Sarreguemines-Campagne.

Les campeurs permanents jouent un rôle important parmi les touristes séjournant dans ces campings dans les deux pays. En outre, deux centres de vacances attirent également les touristes vers cette région.

Ce sont surtout les deux stations thermales de la région Pfälzerwald-Vosges du Nord qui attirent les touristes. Bad Dürkheim a enregistré en 2008 environ 360 000 nuitées et Bad Bergzabern 320 000.

Au troisième rang, on retrouvait le Dahner Felsenland avec 250 000 nuitées. Suivaient dans l’ordre des localités établies au sud de la route du vin comme Maikammer, Neustadt et Edenkoben.

Ceci montre clairement que c’est à la route du vin allemande et à la partie sud du Pfälzerwald qu’incombe la plus grande importance touristique. Le nord du Pfälzerwald est moins visité.

Outre le tourisme avec hébergement, le tourisme d’un jour revêt dans cette région également une grande importance. Pour la partie sud, surtout pour la partie française, les clients potentiels viennent surtout d’Alsace et de Lorraine.

La majeure partie des touristes d’un jour allemands provient essentiellement des communautés urbaines de la région Rhin-Neckar. Eberle évalue leur part pour les années 1990 à 70%.

En 2006, on a comptabilisé pour l’ensemble de la région touristique du Palatinat (qui est cependant plus grand que la partie allemande de la région touristique Palatinat-Vosges du Nord que l’on observe ici) 60 millions de voyages d’un jour, soit presque un tiers de tous les voyages d’un jour recensés en Rhénanie-Palatinat.