Rhén.-Palatinat

Migrants internationaux et migration en Rhénanie-Palatinat

Birte Nienaber, Ursula Roos

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Dans les soixante dernières années, la Rhénanie-Palatinat a affiché, à quelques exceptions près, un solde migratoire positif qui a atteint un pic en 1950 avec 114 925 personnes. Dès 1951, ce nombre s'est réduit à 41 659 personnes et a oscillé jusqu’en 1988 entre des soldes de -11 723 (1975) et 35 422 personnes (1952) (voir Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat 2011, p. 37. Note: Les références se rapportent à tous les paragraphes depuis la référence précédente).

Dans la période de 1989 à 1993, les soldes migratoires ont augmenté à plus de 40 000 personnes avec un niveau le plus élevé atteint en 1990 avec 62 928 (voir Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat 2011, p. 37). Cette forte augmentation du solde migratoire, composé à la fois des migrations intérieures comme extérieures, est due entre autres à des bouleversements en Allemagne de l'Est, en Europe Centrale et de l'Est ainsi qu'à l'afflux de demandeurs d'asile et de réfugiés (voir Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat 2011, p. 40).

À la suite de la modification du droit d'asile sur tout le territoire fédéral allemand en 1993, les chiffres de l'immigration ont baissé depuis 1994, à l'exception des années 1995 et 2001, à 2 366 personnes (2007). En 2008 et 2009, les personnes ayant quitté la Rhénanie-Palatinat étaient plus nombreuses que celles entrées dans le Land, de telle sorte qu'on enregistre un solde négatif de 6 645 et 2 813 personnes respectivement (voir ill. 1).

Carte : Migrants internationaux et migration

Carte : Migrants internationaux et migration

Birte Nienaber, Ursula Roos, Université du Luxembourg

En 2010, on a pu de nouveau enregistrer un solde légèrement positif avec 2 839 personnes, sachant que les arrondissements et les villes-arrondissement bénéficiaient plus ou moins fortement de ce solde migratoire (voir Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat 2011a, p. 37). Alors que les arrondissements enregistraient au total un solde négatif avec -1 211 personnes, parallèlement, les villes-arrondissement enregistraient des croissances de 4 050 personnes.

Mais il existe également des différences au sein des arrondissements et des villes-arrondissement. Ainsi, Neustadt an der Weinstraße (-570) et Pirmasens (-95) étaient les seules villes-arrondissement à enregistrer un solde négatif. Parallèlement, il existe aussi des arrondissements comme ceux de Trier-Saarburg (+406) et Mainz-Bingen (+894) qui affichaient des soldes migratoires positifs (voir Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat 2011, p. 43). L'arrondissement de Trier-Saarburg joue un rôle particulier car il reçoit des transfrontaliers atypiques du Luxembourg.

En Rhénanie-Palatinat également, la variation du nombre d'habitants a été longtemps influencée plus fortement par les mouvements migratoires que par les mouvements naturels de la population. Toutefois, depuis quelques années, le solde migratoire ne suffit plus pour compenser le déficit des naissances qui existe depuis 1972. Les soldes migratoires positifs proviennent pour une grande part de l'afflux de personnes de l'étranger, c'est pourquoi les processus migratoires internationaux des travailleurs étrangers, des rapatriés, des troupes américaines ainsi que des demandeurs d’asile et des réfugiés sont au premier plan dans ce qui suit.

Migrations au-delà des frontières du Land de Rhénanie-Palatinat 1950-2010
Base de données : Statistisches Landesamt Rheinland-Pfalz 2011a, p. 37

D'après les données de l'Office de la statistique pour la Rhénanie-Palatinat (2011, p. 7), fin 2010, 308 609 personnes de nationalité étrangère vivaient dans ce Land, ce qui correspond à une augmentation de 0,7 % par rapport à l'année précédente. Par conséquent, le pourcentage d'étrangers était de 7,7 % et donc de 1,1 % en dessous de la moyenne fédérale (voir Office fédéral de la statistique 2011, p. 26).

Si l'on considère les régions d'origine des immigrés, on constate des croissances significatives notamment chez les personnes des pays d'Europe de l'Est. Ainsi en 2010, 5 229 personnes de Pologne ont franchi la frontière, suivies de 2 306 Roumains, 1 823 Hongrois et 1 644 Bulgares. D’autres pays d’origine importants étaient représentés : 1 027 personnes de la Turquie, 1 000 personnes des États-Unis, ainsi que respectivement 964 et 708 personnes de l’Italie et du Luxembourg (voir Office fédéral de la statistique 2011a, p. 41).

79,6 % des Non-Allemands qui vivaient en Rhénanie-Palatinat en 2008 étaient en possession d'un passeport d'un Etat européen, 38,4 % d'entre eux appartenaient à un Etat Membre de l'Union Européenne. Si l'on considère les nationalités individuelles des personnes entrées, 67 730 personnes avaient la nationalité turque en 2008, soit environ un quart de toutes les personnes de nationalité étrangère.

D'autres nationalités importantes étaient représentées : 26 586 et 21 308 personnes de nationalité italienne et polonaise respectivement et 8 348 personnes de la Fédération de Russie et 7 969 personnes de France. Du fait du stationnement de troupes nord-américaines dans la région, 7 023 personnes avaient la nationalité américaine. Environ 2,4 % de la population non-allemande étaient issus de la Croatie, du Portugal et de la Grèce, ce qui correspond en chiffres absolus à environ 7 000 personnes pour chaque pays (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2009, p. 108-109).

Comme dans la Sarre, la population étrangère est également inégalement répartie en Rhénanie-Palatinat. En 2010, avec 12,0 %, le pourcentage d’étrangers dans les villes-arrondissement était plus du double du pourcentage dans les arrondissements où il était de 5,6 %. En 2010, la majeure partie de la population étrangère vivaient dans les zones industrielles de concentration urbaine de Ludwigshafen (20,6 % de la population totale) et Mayence (15,2 % de la population totale) ainsi que dans les villes-arrondissement Frankenthal (12,0 % de la population totale), Worms (11,5 % de la population totale) et Spire (10,9 % de la population totale). En ce qui concerne les arrondissements, la plupart des Non-Allemands vivaient à Germersheim (8,6 %) ainsi qu’à Bad Kreuznach (7,1 %), dans l'arrondissement de Rhein-Pfalz (6,9 %) et à Ahrweiler (6,8 %).

Neustadt an der Weinstraße, Pirmasens et Zweibrücken faisaient partie des villes-arrondissement affichant des pourcentages peu élevés d'étrangers. Ainsi dans ces villes, le pourcentage des Non-Allemands par rapport à la population oscillait entre 5,2 % à Zweibrücken et 6,3 % à Neustadt an der Weinstraße. Les pourcentages de loin les plus faibles concernaient les arrondissements de Vulkaneifel (3,6 %), Cochem-Zell (3,5 %), Kusel (3,3 %) et le Palatinat du Sud (2,5 %)(voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 129).

Depuis 2007, les compétences pour la politique de migration et d'intégration de la Rhénanie-Palatinat sont définies par le concept d’intégration du Land "Différentes cultures – Façonner la vie ensemble" (Verschiedene Kulturen – Leben gemeinsam gestalten), qui a été développé conjointement avec le Conseil du Land pour la Migration et l'Intégration.

L’objectif de la politique d’intégration est notamment la « participation paritaire des migrantes et migrants à tous les domaines de la vie sociale » (Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 89), « l’intensification du dialogue social » (Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 89) ainsi que la participation aux décisions politiques.

Afin que les immigrés et les natifs puissent non seulement vivre ensemble, mais aussi profiter les uns des autres, la sensibilisation de la société est un autre objectif. D’une part, la migration et l'intégration imposent des défis à la société d'accueil mais sont liées d'autre part à des avantages et à des opportunités. Ainsi, tous les citoyens sont responsables d’un processus d’intégration réussi. Pour sa réussite, il est nécessaire de mettre en place une culture d’accueil spécifique ainsi qu’une ouverture interculturelle (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2007b, p. 4).

Tableau : étrangers répartis par nationalité de 1955 à 1974 en Rhénanie-Palatinat
Base de données : Ministerium für Integration, Familie, Kinder, Jugend und Frauen Rheinland-Pfalz
, pas d'année précisée b

En Rhénanie-Palatinat aussi, à partir du milieu des années 1950, les « Gastarbeiter » (travailleurs invités) jouaient un rôle important. Selon le principe de rotation, ils devaient seulement vivre et travailler provisoirement en Allemagne. Ainsi par exemple, la verrerie de Mayence ne pouvait plus couvrir la demande de main-d’œuvre en forte croissance et a cherché d'abord à faire venir des ouvriers d'Italie et d'Espagne, pays alors peu industrialisés. C'est pour cette raison que dès 1960, les premiers travailleurs étrangers sont arrivés à la verrerie. On comptait parmi eux 263 Italiens, 76 Espagnols ainsi que 17 personnes de nationalités diverses, sachant que les travailleurs étrangers représentaient en tout 10 % du personnel de la verrerie à Mayence.

Jusqu'en 1965, le nombre des employés étrangers est passé à plus de 900, soit un quart du personnel. Le personnel étranger était originaire de 23 nations différentes, dont plus de la moitié était Italiens, suivis de plus de 300 employés d'Espagne ainsi qu'entre autres de personnes venues d'Autriche, de Grèce, d'Algérie et d'Uruguay. Après la signature d'un accord de recrutement germano-turc, le nombre des travailleurs immigrés turcs dans la verrerie de Mayence a augmenté très vite, ce qui fait que peu après, la Turquie représentait le principal pays d'origine (voir Ministère de l'Intégration, de la Famille, des Enfants, de la Jeunesse et des Femmes de Rhénanie-Palatinat, pas d’année précisée).

Après une phase de croissance de 1955 à 1974 (voir tableau ci-dessus) est venue une phase jusqu'en 1979 au cours de laquelle le nombre de personnes majeures vivant en Rhénanie-Palatinat issues des premiers pays candidats baissa fortement. De la même manière, en 1979, la proportion des travailleurs étrangers employés dans la verrerie était inférieure d'environ un quart à celle avant l'arrêt du recrutement en 1973. Toutefois, le pourcentage de travailleurs étrangers avec un total de 103 138 personnes au 30.09.1979 était de 69,5 % sur la population résidente étrangère. On observe des reculs particulièrement importants chez les personnes d'Espagne (-44,8 %), de Grèce (-26,2 %) et de l'Ex-Yougoslavie (-18,9 %). On enregistre par contre des augmentations significatives de 27 % pour la population turque entre 1973 et 1979. Si on les différencie par nationalité, au 30.09.1979 vivaient entre autres 43 059 personnes venues de Turquie, suivies de 26 277 personnes d'Italie et 17 123 personnes de l'Ex-Yougoslavie en Rhénanie-Palatinat (voir Ministère des Affaires sociales, de la Santé et de l'Environnement 1981, p. 2, 8-10).

Taux de salde naturel Rhénanie-Palatinat et Sarre en promille en 2001
Source : Kröhnert, S., Van Olst, N. Klingholz, R. 2005 external link pdf, p. 70

Les rapatriés représentent un autre groupe important de migrants. Depuis le début des années 1980, environ 160 000 personnes sont arrivées en Rhénanie-Palatinat, lesquelles, en vertu de la loi, sont considérées comme des rapatriés ou des rapatriés tardifs (Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2009, p. 113).

Après une forte croissance de l'immigration au début des années 1990, le pic de plus de 20 000 rapatriés ayant été atteint en 1990, l'immigration depuis lors est en constant recul et cette tendance va probablement se poursuivre à l'avenir. Les conditions d'accueil supplémentaires introduites au 1er janvier 2005 comme l'introduction de la preuve de connaissances de base de la langue allemande constituent une raison centrale du recul répété des chiffres d'entrées depuis 2006. Ainsi, en 2007 et 2008 respectivement, seuls 281 et 208 rapatriés tardifs sont entrés en Rhénanie-Palatinat.

Jusqu'en 2010, leur nombre a continué à chuter à 106 personnes. Le principal pays d'origine était la Fédération de Russie (Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2009, p. 114 & Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 116).

Selon les données du micro-recensement, en 2009, environ 152 000 rapatriés tardifs vivaient en Rhénanie-Palatinat, sachant qu'il y a des différences régionales (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 116).

Ainsi, de 1989 à 2005, près de 14 000 personnes ayant un fond migratoire germano-russe ont émigré dans l'arrondissement de Trèves. Des taux d'accueil similaires ont été enregistrés pour la ville de Trèves et les arrondissements de Bernkastel-Wittlich, Bitburg-Prüm et Trier-Saarburg (voir Vogelgesang 2008, p. 63). Le taux de rapatriés tardifs dans l'arrondissement de Daun était beaucoup plus élevé. Cette différence régionale est due au nombre plus important de foyers de transfert dans la région de Daun.

Selon une employée d’un établissement de formation privé, citée par Vogelgesang (2008, p. 63), les chiffres de l'immigration sont soumis à de « nettes fluctuations saisonnières » (Vogelgesang 2008, p. 63). Outre les fluctuations saisonnières, et si l’on considère la statistique sur les rapatriés pour l'année 2003, on constate des différences régionales. Ainsi, l'arrondissement de Bernkastel-Wittlich affiche le taux annuel le plus élevé de rapatriés, suivi de la ville de Trèves et de l'arrondissement de Trèves-Saarburg. Suite à une « stratégie de compensation » (Vogelgesang 2008, p. 63), le chiffre le plus faible de l'immigration des rapatriés revient à l'arrondissement de Daun en 2003, « pour ramener un sur-quota à une échelle normale comparé aux autres arrondissements » (déclaration d’un employé du service de la migration des jeunes, cité par Vogelgesang 2008, p. 63).

Notamment dans la ville de Trèves, les immigrés de confession juive des États de la CEI, que l'on appelle les « réfugiés juifs par contingent , jouent un rôle important. Ils immigrent exclusivement dans les grandes villes où une communauté juive est déjà présente, selon le « principe de la migration en chaîne » (voir Vogelgesang 2008, p. 64). D'autres « points forts régionaux d'implantation sont entre autres la ville d'Andernach, l'arrondissement de Rhein-Hunsrück, l'arrondissement de Westerwald, l'arrondissement de Kusel et les villes de Kaiserslautern et Spire » (voir Köppen & Müller 2012, p. 126 ; Comité du Land d'aide à la jeunesse 2002, p. 1).

Les demandeurs d'asile ont joué une part considérable dans l'immigration à la fin des années 1980 et au milieu des années 1990 ; ils sont venus en grand nombre chercher refuge du fait des bouleversements et des guerres en Europe Centrale et du Sud. Conformément à la modification du droit d'asile entrée en vigueur en 1993 dont l'objectif était de réduire l'accès aux demandeurs d'asile, les chiffres ont fortement reculé.

Ainsi, en 2010, 2 075 personnes ont fait une demande d’asile, ce qui correspond à une augmentation de 750 demandes par rapport à l'année précédente. Cette augmentation est générée par l'important afflux de demandeurs d'asile d'Afghanistan, de Serbie, d'Iran, de Macédonie et de Somalie et en outre par l'immigration élevée de personnes venues d'Irak (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2011, p. 117-118).

Le séjour des troupes étrangères étant fondé sur le droit d'occupation, la poursuite du séjour des forces armées étrangères en République Fédérale a été fondée sur l'accord de séjour de 1954 et le Statut des troupes de l'OTAN en 1951 (voir Deutscher Bundestag 2011, p. 1). « Depuis, des accords supplémentaires comme le protocole additionnel au Statut des troupes de l'OTAN, l'accord germano-américain sur le stationnement des armes atomiques ou la Loi sur le séjour des forces armées ont été conclus, lesquels définissent les droits et les devoirs des forces armées étrangères et de la République Fédérale. » (voir Bundestag allemand 2011, p. 1).

Réduction des forces militaires en Rhénanie-Palatinat depuis 1989
Source : Kröhnert, S., Van Olst, N. & Klingholz, R. 2005 external link pdf, p. 70, d'après Konversionsbericht 2000/2001 der Landesregierung Rheinland-Pfalz
 

Les forces étrangères en stationnement ainsi que leurs familles représentent en Rhénanie-Palatinat un autre groupe au nombre significatif qui a eu une grande influence économique en de nombreux endroits en Rhénanie-Palatinat. En raison de son statut, ce groupe n’est pas considéré comme « étranger » (voir Kröhnert, van Olst & Klingholz 2005, S. 68; Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2007a, p. 57).

À la fin du statut d'occupation, l'Otan installa une base militaire en Rhénanie-Palatinat en raison de la position stratégiquement favorable de ce Land à la frontière de la France, de la Belgique et du Luxembourg. Avant la réduction des troupes, le nombre le plus élevé enregistré était de 115 000 soldats, ce qui fait que la Rhénanie-Palatinat était le Land qui comptait la concentration la plus élevée de troupes dans l'ancienne République Fédérale (voir illustration).

Du fait de la réduction des troupes après la fin de la Guerre froide, le Land a perdu 81 000 postes militaires ainsi que 24 000 postes civils. Les villes de Pirmasens et Zweibrücken par exemple ont été touchées par le départ des troupes. Ainsi, 3 500 soldats des troupes nord-américaines étaient stationnées à Pirmasens avant la fin de la Guerre froide. Du fait du retrait des trooupes au début des années 1990, environ 10 000 personnes et leurs familles ont quitté la ville (voir Kröhnert, van Olst & Klingholz 2005, p. 68, 70).

Ancienne résidence de soldats américains à l'ancien aéroport militaire de Hahn (Hunsrück)
Photo : Florian Decker cc external link (éditée)

Selon le rapport sur l’immigration et l’intégration du gouvernement régional 2005-2006, pendant cette période, 68 569 proches des forces étrangères et employés civils au total, y compris leurs familles, vivaient en Rhénanie-Palatinat. Cela correspondait à un nombre de 27 808 soldats américains et employés civils (état : fin 2006), 1 161 soldats des forces armées françaises et employés civils (état : fin 2005) ainsi que 39 000 membres des familles des soldats américains et 600 membres des familles des soldats français, soit quelque 22 % de toutes les forces armées américaines et 30 % des forces armées françaises.

Tandis que les forces armées françaises sont stationnées exclusivement à Saarburg, les forces armées américaines sont réparties sur onze sites au sein du Land. Les sites qui comptaient la plus forte présence de troupes étaient Ramstein et Spangdahlem ainsi que Baumholder (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2007a, p. 57).

Même en Rhénanie-Palatinat, les transfrontaliers atypiques du Luxembourg sont de plus en plus présents depuis ces dernières années. Ainsi, la proportion des Luxembourgeois sur la population de 2008 a doublé par rapport à 2004 et est passée de 0,8 % à 1,6 %. En outre, avec un solde migratoire de +851 personnes en 2008, le Luxembourg représentait de loin le pays avec le taux d'immigration nette le plus élevé (voir Ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, de la Famille et des Femmes de Rhénanie-Palatinat 2009, p. 108, 113).

Sur le plan géographique, la population luxembourgeoise se concentre sur les arrondissements de Trèves-Saarburg (2 190 personnes en 2010), Bitburg-Prüm (1 754 personnes en 2010) et la ville-arrondissement de Trèves (538 personnes en 2010) proches de la frontière avec le Luxembourg (voir Office de la statistique de la Rhénanie-Palatinat 2011b). Si l'on observe à titre d'exemple l'arrondissement de Trèves-Saarburg, on constate que les communes à proximité directe de la frontière luxembourgeoise ont notamment connu une croissance particulièrement élevée de leur population.

Ce n’est qu’ultérieurement que cette tendance s’est imposée dans les « communes prétendues plus difficiles d'accès » (Geyer 2009, p. 28). Du fait de l'afflux important de transfrontaliers atypiques, l'arrondissement de Trèves-Saarburg affichait pour la période de 1992 à 2006 la plus forte augmentation relative des prix des terrains à bâtir. Ainsi, le prix au mètre carré de 20 € a augmenté de plus de 300 % pour atteindre 69 €. Cependant, en dépit de cette augmentation, les prix restent beaucoup moins élevés qu'au Luxembourg où le prix de la construction à la fin des années 1990 a explosé, grimpant de 68,74 € à 152,26 € pour l'année 2002 (voir Geyer 2009, p. 28, 45).