Sola Optical

En 1721, des verriers de Meisenthal édifièrent à Goetzenbruck une verrerie dont la renommée ne tarda pas à se répandre.

En 1824, l’ensemble de la production de verres de montre de Meisenthal fut transféré sur le site de la compagnie "Burgun, Walter, Berger & Cie" à Goetzenbruck où, selon Otto Flory, entre trois et quatre cents ouvriers étaient employés. En 1857, les deux verreries mirent un terme à leur coopération.

Dans la liste des prix ("Tarif des Verriers") de la même année, les produits de "Meysenthal / Goetzenbruck" figurent encore dans la catégorie "Gobeleterie en tous genres, forme cristal et autres, Verres de montres en cristal et ordinaire".

L’usine produisait depuis 1841 du verre de montre spécialement destiné à l’industrie de la montre suisse ("système de Genève").

Il s’agissait de "verres comprimés", le verre étant réchauffé et pressé sur des moules.

Le verre optique représentait une autre spécialité de l’entreprise. Cinquante couleurs et teintes différentes étaient ainsi utilisées pour la fabrication des lunettes de soleil.

Le verre était d’abord soufflé de manière à obtenir de grandes boules, lesquelles étaient ensuite cassées, coupées en petites morceaux et pressées dans un moule selon une épaisseur maximale de 2,5 mm pour être ensuite façonnées.

Goetzenbruck se spécialisa également dans la production de boules de verre déclinées dans différentes teintes et tailles, dont le diamètre pouvait atteindre 80 cm. Les possibilités d'utilisation les plus diverses de ces produis, du sapin de Noël aux décorations de temple, étaient présentées dans les catalogues. Soi-disant, la boule de Noël a été inventée ici en 1858, remplaçant des pommes, qu'on utilisait avant comme décoration des sapins.

La production de boules de Noël argentées était particulièrement importante : une équipe de verriers fabriquait par heure au moins 110 boules dont le diamètre variait entre 4 cm et 30 cm. Dans les années 30, la production annuelle atteignait 80 000 boules, dans les années 50 déjà 200 000.

Les boules argentées avaient la réputation d’être incassables. En 1964, on arrêta de les souffler car les usines de production automatisée offraient des boules beaucoup moins chères.  

Au 19^e siècle, la société "Walter, Berger & Cie." également établie à Goetzenbruck s’imposa comme le "plus grand atelier du monde spécialisé dans le polissage des verres de lunettes" (Otto Flory).  Des dépôts de vente virent le jour à Paris, Londres, New York et Genève.

L’usine était entourée d’un village qui abritait les somptueuses habitations des directeurs ainsi que les maisons de verriers équipées d’une petite cuisine, d’une pièce faisant à la fois office de salle de séjour et de chambre à coucher et de deux chambres.

Vers 1800, 80 ouvriers travaillaient pour le compte de la verrerie : l'usine comptait 19 verriers/polisseurs et 50 employés engagés comme journaliers, bûcherons ou charretiers. Au cours du 19^e siècle, la population tripla pour s’élever à près de 1 000 habitants.