Dans le cadre du projet de recherche financé par l’UE (projet ESPON Metroborder ) mené en 2009 et 2010, il a été étudié dans quelle mesure les entreprises de l’industrie automobile coopèrent avec les autres entreprises de la Grande Région ou entretiennent des relations fournisseurs.

Pour cela, un questionnaire a d’abord été envoyé aux entreprises et institutions qui étaient alors membre de l’un des cinq réseaux d’entreprises. En plus, des interviews avec des interlocuteurs d’une douzaine d’entreprises ont été menées afin d’obtenir des informations détaillées sur les activités de leur entreprise.

Comme les données de contact des entreprises mentionnées sur les sites Internet des initiatives d’entreprises n’étaient pas correctes dans la plupart des cas ou comme les entreprises n’existaient plus, environ 650 entreprises ont reçu le questionnaire. Les résultats présentés ci-dessous se basent sur les réponses de 77 entreprises. Le tableau résume quelques éléments importants de ces entreprises.

Plus de la moitié des entreprises interrogées entretiennent des contacts avec d’autres entreprises au sein de la Grande Région. Il existe notamment dans le domaine de la production souvent des relations clients-fournisseurs ou des coopérations communes lors de la production des biens (voir image).

La collaboration avec d’autres entreprises de la région dans la recherche et le développement ou le marketing est moins répandue. L’une des raisons est sans doute due au fait que de nombreux équipementiers de rang 1 de la Grande Région exploitent de pures usines de production et ne possèdent pas de propres départements de recherche et de développement dans la Grande Région. Le travail de recherche se fait en revanche bien souvent en dehors de la Grande Région.

L’importance des relations régionales pour une entreprise dépend entre autres de trois facteurs : taille d’entreprise, forme juridique et position au sein de la pyramide des fournisseurs automobiles (voir image 2).

Les grandes entreprises entretiennent certes elles aussi des contacts avec d’autres entreprises dans la Grande Région, mais elles disposent en outre d’un réseau d’entreprises très vaste, souvent mondial.

Ainsi, bien souvent, leur succès ne dépend pas des contacts régionaux, car ces entreprises peuvent avoir recours à leur grand répertoire de contacts. La situation est différente pour les petites et moyennes entreprises : comparées aux grandes entreprises, elles disposent que de très peu de contacts suprarégionaux, de sorte que les contacts au sein de la Grande Région sont pour elles d’une grande importance.

Il est de même pour la différence entre un site de production d’un groupe d’entreprises et d’une entreprise individuelle : rien que par le fait d’être reliée à une entreprise mère, l’entreprise de production dispose de contacts suprarégionaux, tandis que l’entreprise individuelle dépend davantage de la Grande Région.

Enfin, la position au sein de la pyramide des fournisseurs influence également les dimensions territoriales des contacts économiques. Les constructeurs automobiles et les équipementiers de rang 1 achètent les marchandises et coopèrent avec les entreprises dans les régions les plus diverses du monde. Cependant, l’espace d’action des entreprises sous-traitantes de rang subordonné (équipementiers compris), interrogées dans le cadre de l’étude, se limite davantage à la Grande Région.

Relations transfrontalières au sein de la Grande Région
Alors qu’il existe au total de nombreuses relations dans la Grande Région entre les entreprises de l’industrie automobile, la part des relations transfrontalières est relativement petite. Seules 11 des 77 entreprises interrogées collaborent avec des partenaires installés dans une région non membre de la Grande Région.

Curieusement, les différences linguistiques qui existent au sein de la Grande Région, entre les deux régions membres allemandes et la Lorraine et la Wallonie francophones ne constituent pas le plus grand obstacle à une collaboration transfrontalière (voir image).

La plupart des entreprises parle plutôt d’un déficit d’informations en ce qui concerne la structure économique des autres régions membres. Les entreprises ne savent souvent pas s’il existe des partenaires de collaboration potentiels dans les autres régions, alors qu’elles sont principalement intéressées par de telles relations.

Outre nombreuses entreprises, des papiers stratégiques politiques (p.ex. « Vision d’avenir 2020 » , « Stratégie d’innovation 2015 » et « Déclaration commune du 12^e Sommet de la Grande Région » du 24 janvier 2011 ) et des études réalisées pour les politiques (p.ex. « Structures cluster dans la Grande Région » ) demandent une mise en réseau plus étroite des initiatives d’entreprises régionales afin d’améliorer la compétitivité des entreprises régionales.

Jusqu’à présent, la plupart des mesures, dont l’objectif était une telle coopération des clusters, fut plutôt de courte durée et ne contribuait pas à une promotion pérenne et efficace des activités transfrontalières (voir « Projets transfrontaliers des réseaux d’entreprises »).