Le Traité d’Aix-La-Chapelle
Les deux nouveaux voisins, les Royaumes des Pays-Bas et de Prusse, se rencontrèrent dès le 9 janvier 1816 à Aix-La-Chapelle en vue d’établir le tracé définitif de la limite entre les deux territoires.

Le Traité d’Aix-La-Chapelle, une conséquence directe du Congrès de Vienne, démontre à quel point les frontières avaient été définies de manière imprécise et arbitraire lors du Congrès.

Les négociations entamées le 9 janvier 1816 ne s’achèveront que le 26 juin de la même année, date à laquelle le Traité d'Aix-La-Chapelle fut signé. Le Congrès d’Aix-La-Chapelle fut le théâtre de nombreuses querelles entre les deux parties.

Gisements de zinc du Moresnet
La région de Moresnet présente un intérêt notable eu égard au tracé de ses frontières. Cette région riche en gisements de zinc était convoitée par les deux parties après le Congrès de Vienne.

Les Pays-Bas et la Prusse considéraient tous deux que, selon le tracé de la frontière établi lors du Congrès de Vienne, ce petit territoire leur appartenait. Les articles 25 et 66 de l'Acte final de Vienne en font mention.

Pourquoi ces deux royaumes étaient-ils aussi avides de posséder ces terres d’une superficie de 344 hectares ? La mine de zinc de la Vieille Montagne était à cette époque particulièrement riche. Les deux parties ne parvenant pas à s’accorder dans le cadre du Traité d'Aix-La-Chapelle, l’article 17 n’établissait qu’une solution provisoire.

Moresnet fut déclaré territoire neutre. La région commence au Nord, là où les frontières des trois anciens départements français de la Meuse Inférieure, de l’Ourthe et la Roer se rencontrent. La frontière occidentale correspond à la limite souhaitée par la Prusse tandis que la frontière orientale de ce minuscule territoire représente la limite convoitée par les Pays-Bas. Il s’agit de lignes qui furent véritablement tracées à la règle sur la carte. Ce territoire disputé s’est donc vu attribuer une forme triangulaire.

La commune de Moresnet fut elle-même divisée en trois zones : une zone prussienne, une zone hollandaise et la zone convoitée par les deux parties pour les gisements de zinc, qui fut déclarée territoire neutre. Sur le plan politique, le Moresnet neutre n’était en aucun cas neutre dans la mesure où il était administré conjointement par les deux Etats. Aucunement autonome, ce territoire devait cesser d’exister dès qu’un traité définitif sur le tracé de la frontière serait conclu.

Son statut n’était donc que temporaire. De par sa neutralité, il ne pouvait être occupé par les troupes militaires de ces deux puissances. Cette décision fut consignée dans l’article 17 du Traité des limites signé à Aix-La-Chapelle le 26 juin 1816.

Sources

Pabst, K. 1966: Das Problem der deutsch-belgischen Grenze in der Politik der letzten 150 Jahre. In: Zeitschrift des Aachener Geschichtsvereins, Hrsg. v. B. Poll, Aachen, S. 184-210

Van Wettere-Verhasselt, Y. 1965: Les frontières du nord et de l’est de la Belgique. Etude de géographie humaine, In: Revue belge de Géographie, Bruxelles

Wehrstedt, F. W. 1978: Grundriß zur deutschen Verwaltungsgeschichte 1815-1945, Reihe A: Preußen, Hrsg. v. W. Walther Hubatsch, Marburg/Lahn, 1978, Bd. 12: Preußische Zentralbehörden

Links

Neutral-Moresnet 1816-1919