Simon Edelblutte

Le long de la Vesdre, à l’amont de Verviers, l’usine dit « Au Chat » n’est que l’un des bâtiments de la très vaste usine Simonis qui s’étendait ici. Le site est d’abord occupé, dès les années 1680, par une foulerie contrôlée par la famille Dauchap (d’où le nom actuel). Après quelques étapes intermédiaires, elle échoit en 1801 à la famille Simonis qui la transforme en une très vaste usine textile comprenant filature, tissage, teinturerie et apprêts, complétée d’ailleurs par d’autres sites verviétois appartenant à la famille (lavage, carbonisage, cardage, filature de la laine cardée…).

Cette réussite est due au monopole dont les Simonis ont bénéficié, pour un temps, sur l’usage des machines textiles anglaises illégalement importées sur le continent par William Cockerill.

Le bâtiment présenté a été bâti au début du XIX^e siècle et est caractéristique des constructions industrielles de l’époque encore fortement influencées par l’architecture traditionnelle mêlant brique et pierre calcaire et utilisant un toit à demi-croupe. Il s’imposait au milieu d’un vaste ensemble assez disparate mélangeant architecture des XIX^e et XX^e siècles, avec toit à sheds et bâtiments aux toits plats et larges baies vitrées. Depuis la crise du textile et l’effondrement de l’empire Simonis dans les années 1960, il est le seul à subsister aujourd’hui, au milieu d’un site dégagé et verdoyant. Il a en effet été magnifiquement réhabilité en 1990 en logements sociaux.

Sources

Paquet, P., Cannella, A.-F., Warzée-Lammertyn, G. – Coord. (1994), Le patrimoine industriel de Wallonie, Liège, Éditions du Perron